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AIRS D'OUTRE​-​SOMBRE

by D' de Kabal

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1.
L’Arche de Gorée Une légende raconte qu’avant notre ultime expédition, des Hommes avaient tenté d’apporter une solution contre la fin des temps en construisant un bunker gigantesque dans lequel devaient se réfugier un homme plus une femme de chaque peuple de la terre. De sorte qu’aucun peuple ne soit condamné à disparaître. Voici ce que dit cette légende ancienne. Une poignée d’Hommes vertueux et philanthropes, A décidé de réunir le monde telle une cohorte Composée de couples de chaque peuple de la terre, Tous réunis dans le plus grand des campements humanitaires. Un bunker grand comme une ville, Protégeant chacun de la crise et des missiles, On y prône l’harmonie et la paix entre les peuples, En enseignant à chaque résident qu’il n’est pas tout seul. Cette bâtisse sans ciel est sur une île près du Sénégal, Loin des perfidies des hommes assoiffés de sang et de pouvoirs. Un projet de sauvetage pour toute l’Humanité, Bienvenue dans L’Arche de Gorée. Chacun y va de son savoir-faire, Chacun apporte sa pierre à l’édifice communautaire, Tout a été prévu par les philanthropes ingénieurs, Des lampes puissantes pour remplacer le soleil, Récoltes abondantes, végétation luxuriante, Les hommes apaisés, les femmes souriantes. Personne ne sait ce qui se passe à l’extérieur des murs, Toujours est-il qu’ici on subsiste pour un meilleur futur. Toutes les tribus enfin soudées et ensemble, L’Humanité sur un pied d’égalité, représentée par chacun de ses membres, Victoire, résurrection, lendemains teintés de promesses, Se lisent dans les regards et les visages transportés de liesse. Les Terriens, à l’extérieur, se sont eux-mêmes vaincus, Et la ville-Bunker devient l’utérus Dans lequel un monstre entre en gestation, Les habitants sans le savoir sont le placenta Du fœtus démon. Les eaux usées, les ordures, les déjections, Sont stockées dans des cuves sans le moindre système d’aération, Après plusieurs années de lente macération Naît du ventre du bunker deux immondices. Un couple échappant à toute classification. Lui haineux, imbu de lui-même, Elle exactement la même. Ces deux là portent en eux la haine de la Terre entière, Ils souhaitent à tous et à chacun Peines et Misères. Fruits rances de résidus de boyaux, de vomissures et d’excréments, Ils dégagent une odeur pestilentielle qui incommode les résidents. Ces deux-là, portés par une puanteur âcre, Font chavirer dans le chaos de Gorée, L’Arche. Un arbre immonde, A poussé au beau milieu de l’hyper-Bunker, Un arbre à l’exhalaison nauséabonde, Des fruits malades ont poussé sans teinte ni couleur. Ces fruits impropres à la consommation ont pris forme humaine, Dotés d’une langue sifflante, difforme et vilaine, Des fruits mutants au goût de merde et de pisse, Voici donc l’origine des premiers racistes. … Et c’est ainsi que naquirent les tout premiers racistes.
2.
Ô-Rage Il pleut si fort, il pleut de rage, La pluie dévore même les plus sages, Nos idées souffrent, précarisées, Et nos hantises ont gangréné Il pleut la mort, il pleut la rage, Il pleure des corps, gronde l’orage, Les guerriers gisent, membres brisés, Et nos vertiges nous ont armés. Un fracas épouvantable juste au-dessus de nos têtes, Un tonnerre sourd, comme si nos tympans avaient pris perpète, Le sentiment que des sacs de viandes sont lâchés des airs, Ce sont des corps sans vie qu’ils jettent de leurs hélicoptères. En ces temps troubles il ne faut pas être révolutionnaire, La Milice rôde, elle efface le moindre apprenti incendiaire, Les chaînes de télé avaient pourtant pris soin de nous avertir, Ceux qui ne rampent pas dans les rangs essuieraient les tirs, Croisés, groupés, concentrés, nourris et meurtriers, groupés, concentrés. Ne pleure pas petit, dis-moi donc qui t’avait menti ? Tu croyais accéder à l’Eternité en venant ici ? Qu’est-ce que tu croyais ? Tu te voyais en Guy Moquet ? Produisant des écrits que tout le monde lirait ? La Mort est là mais moi je ris quand même, Encore un bleu qui pensait qu’une guerre pouvait être saine. Il pleut si fort, il pleut de rage, La pluie dévore même les plus sages, Nos idées souffrent, précarisées, Et nos hantises ont gangréné. Il pleut la mort, il pleut la rage, Il pleure des corps, gronde l’orage, Les guerriers gisent, membres brisés, Et nos vertiges nous ont armés. Nous avons été trompés depuis le tout premier jour, Quand on nous a fait croire que l’ennemi avait dérobé L’Amour, Alors nous sommes venus de partout, enrôlés à tour de bras, Engagé nos propres vies dans la défense de l’élémentaire droit, Trompés par nos chefs, abusés par la presse, nous sommes rapidement devenus de sanguinaires mercenaires, Coincés dans une bande de lutte d’urgence, nous étions affamés et coléreux, On s’est dirigé comme un seul homme, mais comme un seul homme dangereux, Vers les réserves mondiales, Nous avons dynamité les piliers de nos fables. Eparpillée la Foi, l’Honneur démembré, la Dignité gommée, Orphelins de guerre, sans père, ni mère, sans idée à défendre, Vivre dans un monde de paix c’était comme nous pendre, Plutôt crever que de se faire prendre, vendre ou fendre. Ce n’est pas la guerre de Troie, pas d’éternité ici, S’ils nous ont volés, je les tuerai jusqu’au dernier, maintenant que cela est dit. Il pleut si fort, il pleut de rage, La pluie dévore même les plus sages, Nos idées souffrent, précarisées, Et nos hantises ont gangréné. Il pleut la mort, il pleut la rage, Il pleure des corps, gronde l’orage, Les guerriers gisent, membres brisés, Et nos vertiges nous ont armés. (Blatt) Je fus en premier lieu saisi par le souffle chaud du sang des autres qui coulait à flots, J’ai rempli mes naseaux, Inspiré jusqu’au vertige, Puis j’ai vomi nos souvenirs, résidus de nos vestiges, Nous étions mort-nés, encastrés dans des certitudes usées Nous étions armés, sans aucune formation, Nous nous sommes alors formés en mortuaires escadrons, Nous avons dénombré nos premières victimes, Rendu compte de la différence entre guerre et crime, Les explosifs artisanaux n’ont pas de face ni de regard, Ils frappent à l’aveugle quelle que soit la couleur de l’étendard. J’ai moi-même mis en terre des soldats plus jeunes que mon fils, Sans savoir quel camp ils servaient, sans avoir le moindre indice, Une bataille sans uniforme est une bataille sale, Je suis un enfant de la guerre sale, je suis L’enfant qui a mal. Il pleut trop fort et c’est une pluie de rage La pluie dévore tout, tout même les plus sages Nos idées souffrent, meurent précarisées Et nos hantises ont gangréné.
3.
Ma Colère Les larmes toujours prêtes à déborder, c’est ennuyeux, Le ventre toujours ankylosé sous des tonnes de nœuds, Les muscles tendus apprêtés au corps à corps, Exténués par la mise à l’écart de nous autres, marre d’être au bord. On a écouté leurs palabres faussement guerrières, mensongères, On les a laissés aux commandes, on a compilé leurs traits de caractère. Nos droits ici-bas se sont résorbés comme une peau de chagrin, Nous avions droit aux fruits frais, il nous reste juste de quoi acquérir notre pain. Le quotidien est tristement chargé, La survie n’est plus vraiment à notre portée, Catapultés dans un Monde qui ne semble plus le nôtre, Les nôtres sont constamment poussés à la faute. La raison s’est faite la malle, elle a quitté les plus jeunes, On leur a donné de quoi écrire, ils ont froissé leurs feuilles. Ma Colère est amère, tristes ministères, Ma colère peut tout détruire sur son passage, Ma colère a été reniée par son père et sa mère, Ma colère, elle, ne peut plus tenir en cage. X2 Fais une pile avec les différents types de misères, Misère intellectuelle, affective et matérielle, Ajoutes-y un peu d’alcool, d’antidépresseurs et de tabac... Tu mélanges avec ce qui te reste de dérèglement de la foi Assortie de connerie et de tolérance catho, Rendue rance par les dérives Christiques et les intégrismes fachos Qu’on a pilé avec la peur de l’autre, la rancœur et la haine, Qui avant avait été battues en neige avec les frustrations en gangrène. Fais macérer le tout pendant 10 ou 15 ans, Ne prête pas attention aux odeurs, et laisse agir le temps. Fais cuire à feu fort pendant que les faibles sont raflés et battus, Servir avec du racisme primaire et du sans-papiers cuit dans son jus. Et tu obtiendras une partie non négligeable De l’électorat du président Sarkozy Nicolas. Refrain x2 Ma colère s’éveille quand la nuit s’échappe, Quand le soleil perce et que s’annonce un nouveau jour, Elle est mon moteur, ma compagne, mon existence, le liquide qui me remplit, Elle siège sur les plus hautes marches de mon être, juste en dessous de l’Amour. Elle se nourrit de vos regards torves, de vos invectives en messes basses, Calme ma faim, apaise ma soif, juge tous nos ennemis par contumace. Ma colère est parvenue à supplanter sa sœur, la Haine, Cette dernière est trop gourmande, elle te mange le crâne avec ses migraines. Ma colère est tapie dans l’ombre, à l’affût du moindre abus, Prête à bondir sur les salopards et ceux qui tirent à vue. J’ai gravé son nom au cutter sous la plante de mes pieds, La douleur que je ressens à chacun de mes pas m’empêche de l’oublier. Ma colère est mienne, est une et indivisible, incassable, incorruptible Refrain x2
4.
Cécilia, première dame de France, j’ai rêvé de toi, un rêve à la fois doux et rance. Carla-Cilia, Cécilia... Ex-première dame de France. Par une froide soirée d’hiver, mes collègues t’ont kidnappée, bâillonnée, au fond d’une fourgonnette ils t’ont abandonnée. « Ferme ta gueule, grosse timpave ! » Tu ne comprends rien à ce qu’ils disent, déjà tu en baves. En quelques jours à peine, pour te faire comprendre, tu parles comme eux : « J’ai faim, me laisse pas en galère, mon vieux ! » Tu es méconnaissable, mais c’est bien toi, Carla-Cilia. Au fond de toi gémit mademoiselle la honte, mais tu ne l’écoutes pas, Carla-Cilia. Au bout de deux semaines on te laisse sortir, tu découvres ta nouvelle demeure. T’es dans une tour de béton, insalubre et grise, tu voudrais qu’on te pousse dans le vide pour qu’à l’instant tu meures. Mais tu ne mourras pas, tu vas survivre, comme nous autres ; un ange démon gardien surveille tes déplacements, tu n’as pas le droit à la faute. Le 9-3 c’est tellement grand, même si tu le pouvais, tu ne prendrais pas la poudre d’escampette. Alors on te file un petit job dans un mini-supermarket, et tu côtoies chaque jour de ta misérable nouvelle vie les miens, nous qui donnons tellement de fil à retordre à ton mari. Chaque jour tu croises la petite misère et le désarroi, mais toi ça ne te touche pas, tu restes Carla-Cilia. Tu n’es pas comme nous, tu es insensible à ce qui est beau de par chez nous, tu méprises ceux que tu croises, leur regard est pour toi comme une ruée de coups. Très vite tu comprends que ta paye de caissière ne suffit plus, depuis qu’on t’a laissé à charge trois bambins sans parents, ni papiers, ni statut. Alors tu fais la queue à la CAF 93, tu te bats, tu fais ce qu’il faut, tu remplis les formulaires. Il t’aura fallu deux heures pour comprendre qu’il faut prendre un numéro pour avoir le droit d’être reçue comme de la deu’mer. Après quatre heures dans le bâtiment, tu es une femme au-delà de la crise de nerfs. Tes larmes sont abondamment tombées quand ton attente a été enfin récompensée. L’impression de renaître quand tu apprends que les allocs allaient t’être versées. Tu vas pouvoir acheter des vêtements pour tes chiards, mettre des fleurs sur la table pour égayer la vie dans ton mitard. Carla-Cilia, tes enfants ne mangent pas à leur faim, tu te couches chaque soir remplie d’angoisse en pensant au lendemain. Les regards de ceux qui te jugent sans savoir à quel point tu te bats te tuent à petit feu, comment conserver un minimum de dignité quand l’existence est si misérable ? Si au moins vous étiez deux. Et tu te mets à penser à lui, lui qui remue ciel et terre pour te retrouver. Le président de tous les Français est torturé par le remords, il est effondré. Il peine à dissimuler sa détresse dans le petit écran, il clame que ces terroristes méritent de faire un exemple en matière de châtiment. Mais sa fermeté apparente n’est pas du tout crédible, le téléspectateur lit la panique et le désespoir au fond de ses pupilles. Carla-Cilia, toi aussi tu t’effondres, voir Nicolas si faible dans le poste a fini de t’achever, ta geôle de béton bascule de plus belle dans la pénombre, si tu n’avais pas ces trois enfants en ta compagnie, tu te serais supprimée. Alors tes ravisseurs t’emmènent voir un psy dans un centre social, c’est loin d’être Neuilly mais l’accueil est plutôt chaleureux et amical. Tu te sens mieux, parler t’a partiellement libérée, les antidépresseurs prescrits vont pouvoir calmement travailler. Et l’alcool fait son entrée remarquée, le mélange des substances est en train de finir de te métamorphoser. Carla-Cilia, tu n’étais pas très jolie, mais là tu es vilaine, tes yeux sont vides et ton corps raconte sa peine. Tu pries pour que ton homme vienne à ton secours, mais le 9-3 regorge de coins sombres, planques des scélérats et des fourbes. Les années passent, bientôt cinq ans que tu as disparu. Les enfants grandissent et toi, chaque jour, tu es de plus en plus perdue. La première dame de France est devenue madame tout le monde, de plus en plus de médocs pour éviter que le chagrin ne l’inonde. Carla-Cilia, ton cœur en mille s’est brisé quand tu as vu ton mari en visite électorale dans le quartier.« Chéri, tu m’as retrouvée », que tu lui as dit en criant, le président de tous les Français t’a honorée d’un regard des plus méprisants. La foule massée nombreuse pour le conspuer, comme un seul homme s’est esclaffée. Carla-Cilia, tu as tellement changé, comment aurait-il pu te reconnaître ? Une femme amère et avinée qui se fait passer pour la maîtresse de maison de l’Élysée, c’est plutôt vachement drôle, il faut le reconnaître. Carla-Cilia, ta déchéance est un exemple, demain on l’enseignera dans tous les lycées de France. Tu as succombé à la misère et au mépris, tu fais maintenant partie de la sous-France. Carla-Cilia, ex-première dame de France, j’ai rêvé de toi, un rêve à la fois doux et rance. Doux et rance.
5.
Incassable(s) La nuit, tandis que ceux de la norme dorment ou flirtent avec les excès, je m’oublie, me cherche, me perds dans les crevasses béantes de mes plaies. Ecoute, écoute la voix de mon intérieur, elle hurle à nouveau, une fois encore les pensées roses, les bons sentiments, finiront à l’échafaud. La mort est tellement présente, tellement enivrante, presque alléchante, allez chante, chante tes ancêtres, scande leurs poèmes, ranime leur peine, ravive leur calvaire, retrouve l’odeur du fouet brûlant sur leur chair. Ces pensées m’obsèdent, ne me quittent plus, un genre d’abdominale déchirure qui emporte mes organes vitaux, mes boyaux et le foie, tout le système digestif, mes intestins, mon estomac. Un cycle de torture comme compagnon de voyage, les abats des miens pour la Sainte Cène, leur sang en guise de breuvage, n’ayez crainte c’est du sang de Pur Sang de nègre d’élevage. Incompris, inconnu, imprévisible, invincible, ineffable, inclassable, invendable, intraitable !!! Improbable, impalpable, incorruptible, inlassable, Infini, immuable, inimitable... INCASSABLE(S) !!! x2 Chaque fois que j’ouvre la bouche, j’entends les voix de nos pères, chaque fois que je crie, ce sont les cris de nos mères, j'entends les sanglots des nouveaux- nés captifs, chaque fois que je pleure. Je vis dans ce monde avec un seul poumon et un pieu planté dans le cœur. D’ailleurs j’ai tellement de fois fait rimer mon cœur avec mes pleurs. Puisque dans mon être ne peuvent pousser les fleurs, je donne la vie et j’élève mes enfants sans Peur. Il faut apprendre à aimer, tisser des liens fiables dans le partage, difficile, très difficile de prendre une telle orientation du fait de notre dressage. Ce qui nous tient c’est de savoir que nous sommes les descendants de survivants : INCASSABLE(S). Ce qui nous lie c’est de sentir gronder en nous cette folie, cette rage : INCASSABLE(S). Ce qui nous tient c’est de savoir que nous sommes les descendants de survivants : INCASSABLE(S) Ce qui nous lie c’est cette folie, cette rage. Refrain x2 Nous arrivons à présent à l’objet principal de mon communiqué : le descriptif de la merde dans laquelle vous vous êtes englués, chers Messieurs. J’ai pris la décision de me livrer à vos services de censure et de surveillance étatique, j'arrête les rapts, les massacres, je cesse toutes activités « criminelles » et artistiques. Chers Messieurs, notre histoire d’amour ne s’arrête pas là, je vais vous attendre sur un autre terrain. Dès ma reddition, mes avocats porteront plainte contre cet État, auprès de la Cour Européenne des droits de l’Homme, oui, auprès de la Cour Européenne des droits de l’Homme, mes accusations seront les suivantes : Déportation d’un peuple originellement libre et pacifiste. Animalisation et colonisation d’un peuple originellement libre et pacifiste. Séquestration, actes de barbarie et torture physique sur femmes et enfants présents et à venir. Destruction de patrimoine généalogique. Tortures mentales et traumatismes irréversibles sur hommes, femmes et enfants. Violence sur enfants en bas âge. Viols aggravés sur mineures. Meurtres par négligences sanitaires, pendaison, flagellation, éventrement, noyade, torture, décapitation, étranglement, lynchage, écartèlement et autres procédés innommables. Fanatisme religieux ayant entraîné la mort. Non-assistance à personne en danger. Achats, élevages, et ventes d’esclaves du 15ème siècle à nos jours, oui, pour commencer, du 15ème siècle à nos jours . Création d’une espèce déviante, qui, maintenue dans l’ignorance de son histoire, coupée de toute forme de cérémonie culturelle de deuil et jamais réhabilitée, ne peut que dépérir pendant un millier d’années. Voilà de quoi je vous accuserai. Refrain x2
6.
Force et honneur feat Charlott'Calas Nikov (D' / Yed) La plèbe scande les noms des plus valeureux d’entre nous. Personne ne peut savoir lequel restera debout après le déluge de coups. Nous sommes dans le plus beau lieu pour une mort en public, Le Colisée a ouvert ses portes aux rebuts que la faucheuse agrippe. Pic et pic et colégram, si le ciel t’entend, tu auras peut-être une arme, mais avant cela tu devras tuer ton adversaire, lui prendre son âme. Dans l’arène chacun est l’ennemi, tes amis, comme n’importe qui, n’importe qui, toi compris. Aucune haine, c’est la devise de la survie. Mon heaume protège mon crâne des coups de masse, mon bouclier orné de pieux percute les têtes, et puis fracasse. Refrain : force et honneur !! Vous êtes les gladiateurs !!! Dansons avec la mort, acceptez tous votre sort !! J’enjambe les corps agonisants, sur le sable tiède gisants, le sang répand son odeur moite, son parfum excitant. Les coups sont portés avec une violence extrême, planter son épée dans un abdomen est presque aussi apaisant que de dire « je t’aime ». Mon fléau s’emballe, siffle dans mes oreilles, les boîtes crâniennes s’affaissent, des morceaux de cervelle dansent sur mes orteils. Refrain : force et honneur !! Vous êtes les gladiateurs !!! Nous sommes le peuple qu’on saigne !! Vos vies ne valent pas la peine !! La surprise a été de taille, quand les jeux ont refait surface, quand on sortait de prison l’Etat nous proposait une place, accession à la notoriété, et tout ce dont on pouvait rêver, ce pour quoi on avait été incarcéré, alors dans la bataille on a plongé. Quand j’ai perdu mon œil au combat, j’ai compris que c’était eux ou moi. J’ai alors attrapé une lourde hache et découpé mon premier gars. Refrain : force et honneur !! Vous êtes les gladiateurs !!! Mesdames et messieurs ne zappez pas, nous revenons juste après la page de pub, plus d’action et d’aventure. Mesdames et messieurs ne zappez pas, nous revenons juste après la page de pub, plus de sang, de points de suture. Les maquilleuses se ruent sur moi, l’assistante replace mon micro cravate, désinfectant sur mes plaies ouvertes, et c’est parti, retour au direct. Le réal’ me pointe du doigt, les caméras se braquent sur moi. Galvanisé, dans un tel état, que d’un coup sec je sectionne un bras. Les cris du peuple en liesse me transportent, me caressent, pénètrent chacune de mes fibres, ma boucherie devient ivresse. Je suis le gagnant, celui qui mène, le survivant de la semaine, le dernier gladiateur dans l’arène. Générique, et à la semaine prochaine.
7.
Brèves de Quartier Faut dire qu’on n’en menait pas large dans nos bermudas, c’était l’âge de l’insouciance, pour d’autres l’époque des premiers casses, les stats nous donnaient perdus d’avance, chômeurs longue durée, délinquants, rebuts de leur Douce France. Les malentendus menaient les moins malins dans les méandres de l’aliénation, néanmoins, la moiteur de nos immeubles a nourri en nous la graine de l’émancipation. Ghetto qualification, nombreux sont les chemins qui te font perdre la raison. Dans ce climat instable, les chefs de famille nous achetaient de beaux cartables, mettaient du pain sur la table, dans le but de faire de nous des gens respectables et raisonnables, pour casser notre image déplorable. Tu parles ! Une fois livrés à nous-mêmes, nous rencontrions les mêmes problèmes. Qui croire ? La Bible ou le Coran ? Le père ou le prof ? Le cœur ou la crosse ? Je lâche ou je m’accroche ? Quand chaque anicroche écorche l’amour-propre de tes proches, à la moindre entorse, ce sont des flèches empoisonnées que tu décoches ! Et si tout autour de toi, les gens finalement meurent ou morflent, c’est que la situation délicatement se corse. Refrain : Chacun de mes réflexes est conditionné par l’opinion que je me suis forgée, chacun son jugement, chacun ses vérités, pile, face, droite, gauche, ton choix est à ta portée. Chacune de mes actions est mesurée par mon tempérament, ma combativité, je veux que mes choix découlent de ma volonté, pile, face, droite, gauche, mon choix est à ma portée. Puis vient le temps des premiers amours. Il y a ceux qui y croient, et ceux qui cassent toujours. Les cœurs sanguinolents se sentent seuls dans leur tour. Certains prendront la route de leurs sentiments, d’autres feront des tas de détours. Ce contexte verra l’affrontement de deux écoles : celle des capotes et celle des guignols. Ces derniers ne se sentent plus très bien ou ont disparu de notre quotidien, à force de lutter contre la faim, de chair et de pain, certains se mettaient en situation d’échec rien qu’en tendant la main. Tu sais, on était africain, antillais, portugais, maghrébin, français, italien, asiatique, mauricien, comorien, et il paraît que nos ancêtres étaient des gaulois très bien... Tous portions en nous des histoires différentes, on nous a mis dans un moule pour qu’on dévale la pente. Par réflexe, aujourd’hui, on préfère les petits chemins qui serpentent, on sait que notre salut est près d’une grande porte, alors on se glisse dans une fente. Si le Vatican est innocent, et bien nous aussi. Si aux guerres succèdent des traités, et bien on signe aussi. Si votre actuel président est un menteur, eh ben nous aussi ! On juge la machine et sa courroie, tu m’crois, tout va mal jusqu’ici. Refrain En tout cas rien, non rien, ne nous prédestinait à devenir auteur, compositeur, interprète, demande à ma mère, aujourd’hui quelques uns d’entre nous réajustent leurs repères, écrivent des histoires, des poèmes ou disent des prières. Et nous passons par l’inévitable processus de verbalisation, indispensable à la progression dans l’élévation. Nombreux sont ceux qui n’ont pas conscience que le verbe est une arme blanche, une lance qui doit plus servir qu’asservir, alors si c’est pour être vizir à la place du vizir, pose ta plume triste Sir, cesse de mentir, tu vois bien que personne ici ne veut de ton élixir. Refrain
8.
Ecrire pour s'en sortir (D' / Dawan) Refrain : Entre guérir et subir, il a fallu choisir, il a décidé d’écrire, écrire pour s’en sortir, agir pour ne pas pourrir... Déjà 4 heures du matin et il est encore éveillé, ça y est ça recommence, son esprit est tourmenté, affecté, troublé, dérangé par les pensées qui se sont entrechoquées durant toute la journée. Il sait pertinemment qu’il ne s’endormira pas tant qu’il n’aura pas pris le stylo entre ses doigts. Attendre le bon moment pour attraper la plume et mettre en forme ses sentiments. Le brainstorming ne se fait pas sur papier, mais dans sa tête... En 1997, trois ans qu’il rappe, mais plus de dix qu’il écrit, il a aiguisé son intellect, comme par magie les lettres se succèdent, formant des mots qui s’assemblent et se jettent sur la feuille et s’ordonnent en véritable ballet d’opérette. Le chef d’orchestre dirige le tout de sa baguette, dès que prend vie le texte, sa victoire est quasi complète, il presse le fruit et donne à boire le zest. Refrain Terré pendant plusieurs années dans un mutisme exacerbé par les tortures morales qui lui ont été infligées, il a eu un jour la force de s’évader avec le concours d’un crayon et d’une feuille de papier, il a su créer toutes sortes de situations fictives ou inspirées de la vie et ses réalités. Dès onze ans avec son pote Karim il se démène, concocte des pamphlets contre ses voisins de la rue d’Athènes. A présent ses cibles ne sont plus les mêmes, même si sa verve se veut foncièrement urbaine. Il a pallié la douleur interne à l’aide de sa plume subalterne, qui saurait expliciter ce troublant phénomène ? Refrain Dès lors que la pensée et la traînée d’encre ne font plus qu’un, le triste banlieusard isolé se mute en écrivain, son esprit fournit des efforts qui ne seront plus vains, tant ce vecteur d’information représente une main tendue vers l’autre sans pour autant vouloir faire de lui un apôtre, mais plutôt un hôte, un confident avec qui il peut partager les sensations de son conscient, c’est la plus vieille forme de psychanalyse de tous les temps. Quand il perd son sang froid, il souffre mais n’écrit pas, sa vie n’a rien de rose.

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LE RECUEIL DE L'INTEGRALE DES TEXTES DES ALBUMS
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Il était temps …

Il fallait un événement pour à la fois clore plus d’une décennie de projets solo, et remercier les plus fidèles d’entre vous d’un soutien quasi indéfectible.
Il me fallait sortir d’une manière ou d’une autre d’un genre musical répertorié et défini, avant de devenir claustrophobe.
Il me fallait entrer définitivement dans ce qu'artistiquement je percevais comme étant mon monde adulte, et sortir des esthétiques normées et nommées.
Il fallait juste accepter de continuer à construire ce que je suis.
Et pour cela, il m’est apparu avec évidence que l’étiquette « Rap » ne me correspondait plus vraiment.
Il fallait donc que je termine cet aspect-là du voyage, un dernier album de ce que moi j’appelle du Rap, pour ensuite passer à autre chose.

Cet album-là, il est pour vous, je l’ai voulu simple comme un au revoir, pas de flamboiement du genre « mon dernier disque », mais un assemblage de photos soniques qui indique ma position du moment, une passation, un « Ciao et À+ ».
Dans le foisonnement de mes aventures artistiques, n’étant jamais vraiment entré dans le système Maison de disque – sortie d’album – Tourneur-Tournées, les propositions pour faire des concerts à partir de mes projets Rap se sont rapidement raréfiées.
Je décidais donc de faire des albums pour les gens à l’écoute, uniquement dans le but que certains de mes points de vue et idées du moment circulent, a minima.
Sans ambitions particulières, juste pour le plaisir de faire.
Ces albums, à partir de mon deuxième album solo, avaient pour mission de partir à votre rencontre par les voies du web et en accès libre.
Seulement voilà, suite à de multiples rencontres et demandes, j'ai compris qu’il fallait finir ce cycle d’une belle manière.

Alors, pour ceux qui n’ont pas eu tous les épisodes, nous vous offrons ceci, L'INTÉGRALE :

Les rééditions de

CONTES INEFFABLES (2003),

INCASSABLE(S) (2006),

AUTOPSIE D'UNE SOUS-FRANCE (2009) et

(RE)FONDATIONS (2011),

auxquelles s'ajouteront deux nouveaux albums :

un solo,

SOLLILOQUES DU CHAOS,

et un avec Franco Mannara,

POINT LIMITE ZERO


CES 6 ALBUMS SONT PROPOSÉS DANS UN COFFRET EN SÉRIE LIMITÉE

LIVRAISON LE 28 MARS 2015

Il me fallait tirer ma révérence au Rap en laissant quelque chose de marquant.
Un témoignage de mon petit passage dans l’histoire de cette musique que j'aime tellement.
Alors normalement, là, c'est le moment où je devrais partir dans une envolée lyrique qui raconterait combien ce coffret va être magnifique et comment il remplira de jalousie ceux qui ne pourront pas se le procurer (série limitée on a dit !!), je pourrais vous dire que c’est une partie de moi que vous aurez dans votre foyer, que cet objet scellera définitivement notre alliance à tous dans un lien invisible qui nous indiquera que la société n’est pas vraiment morte.
Je pourrais vous dire que se procurer ce coffret est un acte de militantisme très fort, un véritable soutien à la musique indépendante et qu’en en prenant deux, vous offrirez à un profane la possibilité de partir à la rencontre d’une œuvre majeure du 21ème siècle !!!!
Ahahahah !!
Je ne vais pas vous baratiner. Si on a esquivé les intermédiaires entre nous depuis si longtemps, ce n’est pas pour vous servir une sauce promo frelatée, hein ??! On va éviter. :-)
Non, ce coffret est fait pour vous, il n’est pas fait pour convaincre la masse ou le grand public, il existe par et pour vous. J'ai choisi de prendre soin des quelques uns et quelques unes qui me suivent, plutôt que de tenter de séduire tout un monde ou tout le monde.
C'est pour cela qu’on va en fabriquer peu et qu'ils ne seront disponibles qu'en VPC.
Le seul fait de pouvoir vous proposer ce coffret est déjà, pour moi, une victoire.
Et par les temps qui courent, chaque victoire, aussi infime soit-elle, vaut son pesant d'or.

D’ de Kabal 2003 – 2015

credits

released January 28, 2015

Blackbird photography
artwork : Koby

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D' de Kabal Bobigny, France

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